Proposer une bière « du terroir » : la mission de ORVALOC !

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La bière : cette boisson fait partie de notre patrimoine. Pourtant, saviez-vous que les bières que l’on déguste habituellement ne sont pas 100% belges ? En effet, les matières premières utilisées, comme l’orge et le houblon, proviennent rarement de notre pays. C’est à partir de ce constat qu’est né ORVALOC. Ce projet de recherche, du service de brasserie de l’Institut Meurice (Haute École Lucia de Brouckère), se penche sur l’influence de la variété d’orge et de ses conditions de culture sur la flaveur de la bière. Objectif ? Développer une filière wallonne d’orge brassicole. 

Nous permettre de déguster une bière qui allie produits locaux et savoir-faire belge : c’est la mission d’Anne Pietercelie et Nicolas Van Dyck, promotrice et chercheur à l’Institut Meurice. Depuis octobre 2020, ces deux ingénieurs travaillent sur ORVALOC (ORge VAlorisation LOCale). Un projet, accompagné par SynHERA et sélectionné dans le cadre du FRHE 2019, qui répond à une problématique actuelle. Et oui, si la culture de la bière est inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l’Humanité de l’UNESCO et fait partie de nos fiertés, cette boisson n’est pas aussi belge qu’elle n’y parait. Anne Pietercelie explique : « En Belgique, la production d’orge est de 10.000 tonnes pour une demande de 400.000 tonnes ! Nous n’avons pas assez de de surfaces cultivables disponibles, raison pour laquelle l’orge utilisée dans les brasseries vient souvent d’autres pays, comme la France ou l’Allemagne ».

Avec ORVALOC, ces chercheurs travaillent donc sur le développement d’une filière wallonne d’orge brassicole. Pour ce faire, ils collaborent avec plusieurs organes, tels que Centre wallon de Recherches agronomiques et le CePiCOP (Centre Pilote Céréales et Oléo-Protéagineux). Ils sont également entourés d’experts en la matière : la Brasserie des Légendes, la Brasserie des Carrières et BeerFac.

Différentes analyses réalisées


Afin de savoir si l’orge cultivée « chez nous » a un véritable impact sur la bière, cette équipe a procédé en plusieurs étapes. Tout d’abord, différentes variétés d’orge ont été plantées sur une seule et même parcelle afin d’analyser leurs différences. Dans un deuxième temps, ils ont mesuré l’effet « pédoclimatique », en cultivant la même variété mais cette fois sur différents types de sols en Wallonie (province de Liège, de Namur et du Hainaut). Enfin, afin d’avoir des résultats significatifs, trois récoltes ont été prévues : en 2019, 2020 et 2021. 

Une fois récoltés, des échantillons d’orge sont envoyés à l’Institut Meurice afin d’être inspectés sous toutes les coutures. Ensuite, place au maltage. Et là encore, l’équipe déplore le fait que de nombreux brasseurs doivent faire appel à des partenaires étrangers, comme l’indique la promotrice. « Il n’y a pas de petite malterie en Belgique. Mais heureusement, cela risque de bientôt changer puisqu’il y a justement plusieurs projets de micromalteries en cours en Wallonie ».

Dans deux mois, l’équipe espère pouvoir goûter le produit. Mais attention, il n’est pas question de déguster une bière comme nous en avons l’habitude. En effet, afin de bien mettre en évidence les matières premières utilisées, cette boisson sera peu houblonnée et la plus neutre possible.

D’ici 2022, Anne Pietercelie et Nicolas Van Dyck espèrent avoir terminé leur recherche et ainsi pouvoir proposer aux brasseurs une nouvelle vision de la bière belge. Une bière véritablement locale, « du terroir », produite avec de l’orge wallonne. « Certaines brasseries s’inscrivent déjà dans cette démarche, comme nos brasseries partenaires, dont la brasserie des Légendes qui possède son propre champ d’orge à côté de leur établissement. Avec ORVALOC, nous espérons que d’autres brasseries locales leur emboîteront le pas », conclut la scientifique.

 
 

 

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