Détecter en temps réel la pollution dans les eaux souterraines grâce à MOUV

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Porté par la HELMo et accompagné par SynHERA, MOUV est un projet qui vise à développer un démonstrateur de laboratoire totalement innovant. Son objectif : mesurer en temps réel les concentrations en polluants organiques dans les eaux souterraines. Au terme de cette recherche ? De nombreux bénéfices tant environnementaux que socio-économiques. Sophie Pirard et Rachel Gonzalez ont accepté de nous parler de MOUV pour le ZOOM du mois !

C’est au campus de l'Ourthe de la HELMo que nous avons rendez-vous avec Sophie Pirard, enseignante-chercheuse et Rachel Gonzalez, chercheuse au CRIG. Ces deux scientifiques collaborent sur le projet MOUV : UV sensor for continuous Monitoring of organic polluants in water. Une recherche dont elles parlent avec beaucoup d’enthousiasme, comme nous l’explique Rachel Gonzalez : « Avec MOUV, nous travaillons sur un projet avec un impact direct tant sur l’environnement que sur la société ».

En effet, MOUV est un projet qui, à terme, pourra toucher tous les foyers. Ainsi, en région wallonne, 80% de la consommation d’eau potable provient des eaux souterraines, ce qui représente environ 300 millions m3 par an. Une eau dans laquelle on peut trouver différents polluants organiques très toxiques. L’objectif du projet MOUV ? Détecter directement les plus infimes (au milliardième) polluants organiques dans cette eau en continu.  En « continu », un mot qui a toute son importance et qui donne un caractère totalement innovant à MOUV. Si actuellement, l’eau que nous utilisons fait l’objet de vérifications périodiques, cette technique s’avère coûteuse, encombrante, énergivore, avec un délai de réponse relativement long pour obtenir les résultats d’analyses. De plus, si un polluant arrive à un moment T, celui-ci pourrait passer à la trappe et ne pas être détecté. Avec MOUV, il s’agira d’un monitoring en temps réel. « Pour ce faire, nous utilisons la spectroscopie UV couplée à l’utilisation d’une fibre optique », nous indique Sophie Pirard. Elle poursuit : « Cela consiste en l’interaction entre une onde lumineuse guidée dans une fibre optique et le polluant concentré dans une membrane dans laquelle la fibre optique est revêtue ». Pour arriver à cette technique, plusieurs années de recherche ont été nécessaires…


Une réelle demande de l’entreprise

C’est en 2015 que débute ce projet, suite à une demande directe de Geolys, une entreprise experte en pollution de l’eau et du sol. « À l’époque, je travaillais comme chercheuse au laboratoire NCE de l’Université de Liège. Au départ, nous devions juste faire un état de l’art. Ensuite, quand j’ai été engagée à la HELMo, j’ai proposé à l’entreprise de déposer un First Haute École », raconte Sophie Pirard. De là naît le projet MOPI qui proposait alors d’utiliser une membrane innovante pouvant absorber les polluants. Après ce First Haute École, MOPI devient MOUV et est sélectionné dans le cadre de l’appel Win2Wal 2020.

Les chercheuses bénéficient donc encore d’une année pour faire aboutir cette recherche. Et elles peuvent compter sur SynHERA, qui les accompagne depuis le début du projet, et sur différents partenaires : Geolys, UMONS - Service d’Electromagnétisme et de Télécommunications, ULIEGE – NCE (Nanomatériaux, Catalyse & Electrochimie) – GEO3 (Hydrogéologie et Géologie de l'Environnement). « Nous sommes chimistes, mais nous travaillons aussi avec des experts en matériaux, en électronique, avec des géologues. Cette pluridisciplinarité, c’est aussi ce qui fait la richesse de MOUV », conclut l’enseignante-chercheuse.

 
 

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