Première édition du « Forum de l’Économie et de l’Innovation Sociale »

24 février 2020 par
Première édition du « Forum de l’Économie et de l’Innovation Sociale »
SynHERA, Déborah TOUSSAINT

Le 11 mars 2025, la plénière du Parlement européen a adopté un rapport sur l’évaluation de la mise en œuvre d’Horizon Europe en vue de son évaluation intermédiaire et de ses recommandations pour le 10e programme-cadre de recherche.

Le rapport s'appuie sur une analyse du programme et sur les constats des rapports Letta, Draghi et Heitor, qui alertaient sur le déclassement technologique de l'Europe et l'insuffisance de valorisation de sa recherche.

Le rapport conclut que la Commission n'a pas assuré une gestion agile d'Horizon Europe. Il propose donc des pistes pour FP10, le futur programme-cadre, afin de corriger ces dysfonctionnements.

Le programme Horizon est structuré autour de quatre piliers, résumés dans le graphique ci-dessous :

Tableau 1: les piliers du programme Horizon, source: Horizon Europe[1]

 

Ces piliers ont chacun des caractéristiques propres

Le 1er pilier Excellence Scientifique finance des projets de recherche fondamentale à haut risque et potentiel ainsi que les talents scientifiques via des programmes comme les ERC (Conseil européen de la recherche) et les bourses Marie Skłodowska-Curie.

Le 2ème pilier Problématiques mondiales et compétitivité industrielle européenne encourage le développement de partenariats à l’échelle européenne ainsi que la mise en commun des ressources et des connaissances sur le continent. Il soutient des projets d’envergure notamment à travers la création de « Joint Undertakings » — des mécanismes destinés à établir des partenariats public-privé (PPP).

Ce pilier est critiqué pour sa gestion trop complexe (approche top-down et multiplicité d’instruments), ce qui freine les petits acteurs. Il devrait privilégier les résultats plutôt que le contrôle des dépenses et mieux équilibrer recherche fondamentale et innovation marché, tout en réduisant l’éparpillement des projets.

Le 3ème pilier Europe Innovante a permis des progrès dans la valorisation de la recherche, notamment grâce à ses deux instruments :

  •  L’European Innovation Council (EIC) qui soutient l'innovation de rupture, en combinant subventions et investissements en capital-risque de la phase start-up jusqu’à la maturation industrielle et commerciale.
  •  L’European Institute of Innovation and Technology (EIT) qui renforce la coopération entre les acteurs d’un même secteur (enseignement supérieur, recherche, entreprises).

 Cependant, leur efficacité est limitée par une bureaucratie excessive, des règles complexes et des coûts dissuasifs, appelant à plus de simplicité et d’autonomie.

Le 4ème pilier transversal vise à réduire les inégalités régionales en innovation et R&D, permettant à l'Europe de mieux exploiter son potentiel scientifique. Son déploiement est freiné par l'hétérogénéité des politiques nationales. Le Parlement recommande d'imposer des obligations aux États membres et d'optimiser l'échelon de financement (européen, national ou régional). Une task force dédiée est proposée pour harmoniser les stratégies et accroître les budgets R&D de manière coordonnée.

Problèmes identifiés

Malgré les efforts de simplification, la bureaucratie continue d’étouffer Horizon Europe, avec 32% des acteurs constatant une aggravation vs Horizon 2020 et 50% aucune amélioration. Un projet sur deux y consacre plus de 10% de son budget en tâches administratives, et 10% dépensent jusqu’à 20% de leur budget – pendant que les délais de financement explosent les 8 mois réglementaires.

Cette lourdeur exclut les PME innovantes et fait fuir les talents, réduisant mécaniquement le taux de succès des projets. Le "lump sum", solution partielle, crée un paradoxe : simplification des coûts mais complexité accrue des audits ex post.

Le Parlement exige un rééquilibrage immédiat entre logistique et science, et un déploiement ciblé du financement forfaitaire après analyse rigoureuse.

Les consortiums imposés par Horizon Europe complexifient encore plus la gestion des projets, avec des coûts administratifs croissants proportionnellement au nombre de partenaires, décourageant PME et nouveaux entrants. Malgré ces obstacles, Horizon Europe a permis à 50% des PME participantes d'intégrer le programme pour la première fois, révélant un potentiel inexploité. La tendance inquiétante au repli des partenariats internationaux (2021-2027) souligne l'urgence d'alléger les contraintes pour revitaliser la collaboration transnationale.

Le Parlement identifie la nécessité d’une meilleure coordination des politiques scientifiques européennes, notamment en alignant les politiques d’investissement et la sélection des projets en fonction de leur potentiel d’impact et sur base des stratégies européennes.


Enfin, le rapport formule une série de recommandations pour la prochaine version du programme de recherche :

  • Prioriser la vulgarisation et la diffusion des résultats afin de renforcer la confiance dans les programmes de R&D et susciter l’adhésion du public aux financements de la recherche.
  • Mieux équilibrer recherche et innovation commercialisable, car l'approche actuelle ne soutient pas assez les idées réellement disruptives.
  • Définir des objectifs simplifiés pour les missions, ancrer l’approche "bottom-up" dans les besoins de terrain, et appliquer une gestion par portefeuille des projets favorisant l'interdisciplinarité (sciences humaines/exactes).
  • Last but not least, favoriser des consortiums plus petits et consacrer l'utilisation des fonds restants pour financer des projets R&D ciblés, afin de réduire les barrières à l'entrée des nouveaux acteurs.


[1] https://www.horizon-europe.gouv.fr/horizon-europe-c-est-quoi-24104

C’est ce 21 février à Namur que s’est tenue la première édition du « Forum de l’Économie et de l’Innovation Sociale. L’Humain au cœur de l’action : regards croisés entre recherche et terrain  ». Un événement organisé par SynHERA, la cellule d’accompagnement et de valorisation de la recherche au sein des Hautes Écoles et de leurs Centres de Recherche associés. Durant toute cette journée, les participant.es provenant d’horizons différents ont eu l’opportunité d’assister à des tables d’expert.es et à des ateliers thématiques sur des défis sociétaux.   

« Sans-abrisme et habitats modulaires », « Précarité des jeunes » ou encore « Maladies chroniques et personnalisation des soins » sont autant de thèmes qui ont été au centre des discussions ce 21 février 2020 à l’occasion du « Forum de l’Économie et de l’Innovation Sociale ». Un événement organisé par SynHERA, la cellule d’accompagnement et de valorisation de la recherche en Haute École, en partenariat avec Unipso et ConcertES. L’objectif ? Promouvoir les collaborations entre les entreprises d’économie sociale, associations, fédérations, coopératives… et les Hautes Écoles. 

Au total, ce sont plus d’une centaine de participant.es qui ont répondu présent.es à la 1re  édition de ce Forum, qui s’est tenu au Centre l’Ilon à Namur. Rappelons que cette journée était ouverte aux enseignant.es-chercheur.euses des Hautes Écoles, à différents acteurs de terrain (incubateurs, fédérations, associations, entreprises, etc.), ainsi qu’aux bailleurs de fonds et représentant.es politiques. Comme SynHERA, tou.tes poursuivent le même objectif : faire bouger les lignes d’une société en transformation et lui donner les moyens d’évoluer positivement. 

Regards croisés entre recherche et terrain  

Cette journée a été rythmée par plusieurs temps forts. Citons notamment la prise de parole des conseillères en sciences humaines et sociales de SynHERA pour présenter les spécificités de la recherche appliquée en Haute École, ou encore celle d’Unipso et de ConcertES pour montrer les enjeux de l’Économie et de l’Innovation Sociale. Ensuite, les participant.es ont eu l’opportunité d’assister à une table d’expert.es avec la présence d’un représentant d’Innoviris (X. Hulhoven), de la codirectrice de l’ASBL « Le Bien Vieillir » (V. Charlot), d’une chargée de projet à Unipso (C. de Préval) et d’un coordinateur de recherche au sein d’une Haute École (C. Meuris). Quatre regards qui ont, chacun, pu apporter leur retour d’expérience sur la question des bons ingrédients à réunir pour mener une collaboration recherche-terrain réussie. 

L’après-midi était consacrée à des ateliers thématiques. A cette occasion, six binômes constitués de chercheur.euses et acteurs de terrain ont animé des discussions autour de leur projet collaboratif sur des thématiques clés (sans-abrisme, santé mentale, jeunesse, travail adapté, soins de santé, agriculture durable, migration). Ces ateliers ont été l’occasion pour les participant.es de discuter, débattre et coconstruire des pistes de solutions pour une société plus résiliente. 

Au travers de cette journée, SynHERA a souhaité rapprocher deux mondes, les faire dialoguer autour de leur implication dans l’Économie Sociale et l’Innovation Sociale, pour in fine  faire émerger de nouvelles pistes de projets collaboratifs impliquant la recherche et le terrain. 

Retrouvez les photos de l’événement sur :

https://www.facebook.com/pg/Synhera/photos/?tab=album&album_id=2446908295414226

Retrouvez toutes les informations sur l’événement, tels que les supports de présentation et la synthèse ICI


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SynHERA, Déborah TOUSSAINT 24 février 2020
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