Matthias Gosselin est enseignant chercheur à la Haute école Condorcet (HEPH) et responsable du laboratoire d’entomologie. Spécialisé dans l’utilisation des insectes, il retrace pour nous son parcours de l’institut national de criminalistique et criminologie (INCC) à des projets de recherche au Bénin.
Pouvez-vous résumer votre parcours en quelques lignes ?
Les insectes semblent être au cœur de vos projets de recherche, comment vous est venu cet intérêt ? Pouvez-vous nous parler brièvement de votre expérience en datation de corps ?
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes votre projet « insects for food ant tour » ?
Quels sont vos autres domaines d’expertise ?
Qu’est-ce qui vous séduit dans la recherche appliquée ?
Comment collaborez-vous avec SynHERA ?
Quel est l’impact que vous désirez avoir sur la société à travers votre recherche ?
Je suis enseignant chercheur à la Haute école Condorcet (HEPH) et responsable du laboratoire d’entomologie. Après mes études en biologie des organismes et écologie à l’UMONS, j’ai été engagé à l’institut national de criminalistique et criminologie (INCC) à Bruxelles dans le service microtraces naturelles et ensuite dans le service drogues et toxicologie. J’y ai réalisé ma thèse sur la présence de drogues dans les tissus d’insectes nécrophages (entomo-toxicologie forensique). J’ai par la suite travaillé sur un projet d’aménagement agricole pour les abeilles sauvages (UMONS) et sur le suivi des chauves-souris (Natagora). Après un passage comme responsable et chargé politique au sein du syndicat agricole FUGEA, j’ai été engagé à la Haute-école Condorcet comme enseignant chercheur.
Les insectes semblent être au cœur de vos projets de recherche, comment vous est venu cet intérêt ? Pouvez-vous nous parler brièvement de votre expérience en datation de corps ?
Dès mon plus jeune âge, je me suis intéressé aux animaux et aux voyages, et mon rêve était de devenir explorateur-naturaliste comme je pouvais le lire dans de nombreux romans d’aventure. C’est donc presque naturellement que je suis devenu biologiste ce qui cadrait assez bien avec mes envies. C’est durant mes études universitaires que j’ai découvert les insectes via les fameuses « boîtes à insectes » de nos cours et cela a été un véritable coup de cœur ! Alors que la plupart de mes camarades étaient effrayés, moi cela m’a beaucoup amusé et enthousiasmé. Les possibilités qu’offrent ce « groupe animal » étaient infinies grâce à leurs nombreuses caractéristiques physiologiques et écologiques.
Pouvez-vous nous décrire en quelques lignes votre projet « insects for food ant tour » ?
Ce projet est un projet multi et interdisciplinaire regroupant des enseignants chercheurs en agronomie, en tourisme et en gestion hôtelière de la HEPH-Condorcet. Il a pour objectif de développer un circuit touristique qui met en valeur la consommation d’insectes au Bénin en fonction des recettes alimentaires locales. L’idée est de valoriser ces recettes à base d’insectes pour mettre en place un réseau de producteurs, de transformateurs et un réseau hôtelier, ce qui permettra ainsi d’aboutir à une filière complète.
Quels sont vos autres domaines d’expertise ?
Je suis entomologiste de formation et j’ai une certaine expérience sur les groupes d’insectes et en particulier les abeilles sauvages et les mouches. J’ai donc voulu développer des projets consacrés à la production de masse d’insectes pour des applications industrielles que cela soit pour contrer les ravageurs (syrphes et micro-hyménoptères) ou des insectes comestibles.
Concernant les insectes comestibles, après avoir eu quelques contacts industriels, j’ai orienté mon activité vers des applications industrielles, alimentaires et en particulier vers l’alimentation du bétail (poulets de chair, poissons). Actuellement, nous développons des projets vers l’alimentation humaine et nous travaillons en particulier sur la réglementation européenne (acceptation des dossiers « novel food ») et l’acceptabilité des insectes dans la consommation humaine.
Qu’est-ce qui vous séduit dans la recherche appliquée ?
Le lien entre la recherche en laboratoire et le développement de sociétés est vraiment essentiel. Dans la plupart des cas, il existe une relation étroite entre les partenaires, académiques ou industriels. Ce qui permet une compréhension des problèmes que rencontrent les industriels et le solutions que l’on peut apporter.
Comment collaborez-vous avec SynHERA ?
Les conseillers SynHERA sont d’une grande aide notamment au niveau de la mise en relation des sociétés avec les académiques. Ils ont une bonne connaissance des appels à projets, ils constituent donc un point d’appui comme conseiller. Il ont aussi un rôle important de relais entre nous et les institutions publiques.
Quel est l’impact que vous désirez avoir sur la société à travers votre recherche ?
Il y a deux impacts :
Au niveau de la Coopération internationale : c’est un aspect socio-économique, avec une valorisation non seulement des connaissances endogènes, mais aussi avec un transfert de compétences techniques et scientifiques du nord au sud.
Au niveau de la recherche et du développement régional : c’est le déploiement et la stabilisation des entreprises productrices et transformatrices d’insectes. Ces entreprises ont un rôle essentiel sur la santé humaine via le développement de protéines alternatives avec un impact limité sur l’environnement.
Un visage derrière la recherche avec Matthias Gosselin