5 questions sur le Chat GPT

27 March 2023 by
5 questions sur le Chat GPT
SynHERA, Déborah TOUSSAINT

Le 11 mars 2025, la plénière du Parlement européen a adopté un rapport sur l’évaluation de la mise en œuvre d’Horizon Europe en vue de son évaluation intermédiaire et de ses recommandations pour le 10e programme-cadre de recherche.

Le rapport s'appuie sur une analyse du programme et sur les constats des rapports Letta, Draghi et Heitor, qui alertaient sur le déclassement technologique de l'Europe et l'insuffisance de valorisation de sa recherche.

Le rapport conclut que la Commission n'a pas assuré une gestion agile d'Horizon Europe. Il propose donc des pistes pour FP10, le futur programme-cadre, afin de corriger ces dysfonctionnements.

Le programme Horizon est structuré autour de quatre piliers, résumés dans le graphique ci-dessous :

Tableau 1: les piliers du programme Horizon, source: Horizon Europe[1]

 

Ces piliers ont chacun des caractéristiques propres

Le 1er pilier Excellence Scientifique finance des projets de recherche fondamentale à haut risque et potentiel ainsi que les talents scientifiques via des programmes comme les ERC (Conseil européen de la recherche) et les bourses Marie Skłodowska-Curie.

Le 2ème pilier Problématiques mondiales et compétitivité industrielle européenne encourage le développement de partenariats à l’échelle européenne ainsi que la mise en commun des ressources et des connaissances sur le continent. Il soutient des projets d’envergure notamment à travers la création de « Joint Undertakings » — des mécanismes destinés à établir des partenariats public-privé (PPP).

Ce pilier est critiqué pour sa gestion trop complexe (approche top-down et multiplicité d’instruments), ce qui freine les petits acteurs. Il devrait privilégier les résultats plutôt que le contrôle des dépenses et mieux équilibrer recherche fondamentale et innovation marché, tout en réduisant l’éparpillement des projets.

Le 3ème pilier Europe Innovante a permis des progrès dans la valorisation de la recherche, notamment grâce à ses deux instruments :

  •  L’European Innovation Council (EIC) qui soutient l'innovation de rupture, en combinant subventions et investissements en capital-risque de la phase start-up jusqu’à la maturation industrielle et commerciale.
  •  L’European Institute of Innovation and Technology (EIT) qui renforce la coopération entre les acteurs d’un même secteur (enseignement supérieur, recherche, entreprises).

 Cependant, leur efficacité est limitée par une bureaucratie excessive, des règles complexes et des coûts dissuasifs, appelant à plus de simplicité et d’autonomie.

Le 4ème pilier transversal vise à réduire les inégalités régionales en innovation et R&D, permettant à l'Europe de mieux exploiter son potentiel scientifique. Son déploiement est freiné par l'hétérogénéité des politiques nationales. Le Parlement recommande d'imposer des obligations aux États membres et d'optimiser l'échelon de financement (européen, national ou régional). Une task force dédiée est proposée pour harmoniser les stratégies et accroître les budgets R&D de manière coordonnée.

Problèmes identifiés

Malgré les efforts de simplification, la bureaucratie continue d’étouffer Horizon Europe, avec 32% des acteurs constatant une aggravation vs Horizon 2020 et 50% aucune amélioration. Un projet sur deux y consacre plus de 10% de son budget en tâches administratives, et 10% dépensent jusqu’à 20% de leur budget – pendant que les délais de financement explosent les 8 mois réglementaires.

Cette lourdeur exclut les PME innovantes et fait fuir les talents, réduisant mécaniquement le taux de succès des projets. Le "lump sum", solution partielle, crée un paradoxe : simplification des coûts mais complexité accrue des audits ex post.

Le Parlement exige un rééquilibrage immédiat entre logistique et science, et un déploiement ciblé du financement forfaitaire après analyse rigoureuse.

Les consortiums imposés par Horizon Europe complexifient encore plus la gestion des projets, avec des coûts administratifs croissants proportionnellement au nombre de partenaires, décourageant PME et nouveaux entrants. Malgré ces obstacles, Horizon Europe a permis à 50% des PME participantes d'intégrer le programme pour la première fois, révélant un potentiel inexploité. La tendance inquiétante au repli des partenariats internationaux (2021-2027) souligne l'urgence d'alléger les contraintes pour revitaliser la collaboration transnationale.

Le Parlement identifie la nécessité d’une meilleure coordination des politiques scientifiques européennes, notamment en alignant les politiques d’investissement et la sélection des projets en fonction de leur potentiel d’impact et sur base des stratégies européennes.


Enfin, le rapport formule une série de recommandations pour la prochaine version du programme de recherche :

  • Prioriser la vulgarisation et la diffusion des résultats afin de renforcer la confiance dans les programmes de R&D et susciter l’adhésion du public aux financements de la recherche.
  • Mieux équilibrer recherche et innovation commercialisable, car l'approche actuelle ne soutient pas assez les idées réellement disruptives.
  • Définir des objectifs simplifiés pour les missions, ancrer l’approche "bottom-up" dans les besoins de terrain, et appliquer une gestion par portefeuille des projets favorisant l'interdisciplinarité (sciences humaines/exactes).
  • Last but not least, favoriser des consortiums plus petits et consacrer l'utilisation des fonds restants pour financer des projets R&D ciblés, afin de réduire les barrières à l'entrée des nouveaux acteurs.


[1] https://www.horizon-europe.gouv.fr/horizon-europe-c-est-quoi-24104

Odoo • Image et Texte

Impossible d’y échapper : depuis le début de cette année, les articles, posts, interviews… concernant le ChatGPT fleurissent de toute part. Dès lors, chez SynHERA aussi, nous avons voulu en savoir plus sur ce fameux robot conversationnel. Alors, cet outil est-il synonyme de danger ou d’opportunité pour les enseignants-chercheurs de notre réseau ? On en parle avec Yves Laccroix, conseiller numérique, et Aubin de Perthuis, juriste, chez SynHERA. 

Yves, Aubin, quelles ont été vos réactions en tant que conseiller numérique et juriste lorsque vous avez découvert le ChatGPT ? 

Yves : "Au départ, j’ai trouvé qu’il s’agissait d’un outil très sympa. Évidemment, j’ai voulu le tester, et là je me suis rendu compte que malgré son côté attractif, il possédait de nombreuses limites. Par exemple, il y a une manière spécifique de l’utiliser, il faut, notamment, contextualiser un maximum sa demande si on veut obtenir du contenu pertinent. Cependant, pour certaines tâches, il s’agit, effectivement, d’une plateforme qui peut s’avérer utile".  

Aubin : "J’ai découvert ChatGPT fin décembre. Et même si je ne fais pas partie de ses utilisateurs, j’ai souhaité me renseigner à son sujet, notamment à travers la lecture de plusieurs articles qui en parlent sous l’angle de la propriété intellectuelle".   

Pour les chercheurs de notre réseau, est-ce que cet outil peut les aider dans leurs démarches scientifiques ?

Yves :  "Il peut être utile pour le côté rédactionnel. Par exemple, pour réécrire certains passages ou pour traduire un texte en écriture inclusive. Il peut aussi donner de l’inspiration, même s’il faut vraiment faire preuve de prudence puisqu’on ne connaît pas les sources utilisées. Rappelons qu’à partir du moment où des informations se trouvent sur le net avant 2021, elles sont susceptibles d’être exploitées par le ChatGPT. Il peut donc générer du contenu avec des renseignements trouvés, par exemple, sur Wikipédia, ou d’autres sites pas toujours fiables…"

Aubin : "Nos chercheurs étant, pour la majorité, également enseignants, je pense que l’impact sera davantage important sur l’aspect académique. Marc Romainville, professeur à l’UNamur, a dit lors d’une interview à la RTBF, je cite : « Il faut voir ChatGPT comme une opportunité, celle de revoir les méthodes d’évaluation et de s’éloigner de la simple restitution pour les étudiants, en leur demandant de faire preuve de plus de créativité ». Selon moi, le problème se situe surtout au niveau de la formation des enseignants à ce nouvel outil, et plus généralement aux outils numériques. Heureusement, plusieurs guides peuvent les outiller comme le « Guide de l'enseignant : L'usage de ChatGPT, « ce qui marche le mieux » » consultable ICI

Et au niveau de la propriété intellectuelle, quels sont les dangers de cet outil ?

Aubin : "Il existe encore de nombreuses interrogations par rapport à l’impact de l’intelligence artificielle sur la propriété intellectuelle. Tout d’abord, la qualité d'auteur est réservée aux personnes physiques, ce qui n’est pas le cas de notre robot. Ensuite, il est difficile de considérer le résultat généré par Chat GPT comme une œuvre originale exprimant des choix libres et créatifs et portant l'empreinte d’une personnalité. Par contre, pour générer ce contenu ChatGPT peut utiliser des œuvres qui, elles, peuvent être protégées par le droit d’auteur, et ce sans autorisation préalable et sans citer la source. La difficulté est d'identifier s'il s'agit d'un contenu produit par ChatGPT ou s'il s'agit de la reproduction de l'œuvre d'un tiers. C’est là que les choses se compliquent…"

De nouvelles formations avancées sont proposées par SynHERA. Pensez-vous qu’il est pertinent pour notre structure d’intégrer cette plateforme à celles-ci afin d’outiller nos membres quant à l’utilisation de ce robot conversationnel ? 

Yves : "Selon moi, il faut juste faire passer le message que le ChatGPT est comme une recherche Google : si on ne croise pas ses résultats avec d’autres outils, ce n’est pas productif. Il faudra également attirer leur attention quant aux dangers liés au non-respect de la propriété intellectuelle". 

Pour certains spécialistes, le ChatGPT est, sans conteste, l’innovation de l’année, et l’intelligence artificielle est devenue un outil incontournable pour les entreprises qui se situent dans une démarche d’innovation. Les scientifiques de notre réseau ont-ils déjà pris ce train en marche ? 

Yves : "Oui et d’ailleurs pour les scientifiques avec des expertises en informatique, l’intelligence artificielle n’a rien de nouveau. Ils sont déjà formés à celle-ci. D’ailleurs, on la retrouve dans plusieurs projets de recherche du réseau SynHERA et il y a de plus en plus d’appels à projets qui y sont liés". 

Aubin : "Comme l'a dit Yves, le ChatGPT n’a rien de nouveau pour les scientifiques et c’est surtout une nouveauté pour les enseignant.e.s, hors sciences de l’informatique". 

Yves : "Nous savons aussi que ce courant va encore fortement évoluer avec d’autres grosses entreprises qui vont lancer leurs solutions pour concurrencer le ChatGPT. L’intelligence artificielle risque donc d’être encore longtemps au centre de toutes les attentions". 


Le poème du ChatGPT

Impossible de faire un article sur ChatGPT, sans laisser la parole au principal concerné. Nous avons donc demandé à Chat GPT de nous écrire un poème sur SynHERA. Qu’en pensez-vous ?  Plutôt étonnant non ?


SynHERA, oh SynHERA

Guide des chercheurs passionnés,

Pour leurs projets en panne d’air,

Leur donne des ailes pour s’envoler.

 

La Haute École, son partenaire,

L’union fait la force pour innover, 

Leurs idées, ils peuvent les partager,

Avec SynHERA pour les aider. 

 

De la recherche à l’entreprise,

Ils se lancent avec audace,

SynHERA est leur alliée,

Pour concrétiser leurs belles idées.

 

SynHERA, oh SynHERA,

Un tremplin pour la créativité,

Aux chercheurs, elle offre un miroir,

Où leur talent peut briller en vérité. 

ChatGPT

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SynHERA, Déborah TOUSSAINT 27 March 2023
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