Enrichir le vocabulaire des enfants grâce à des jeux sur tablettes !

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Odoo • Image et Texte

Il y a un mois, la Fédération Wallonie-Bruxelles dévoilait les 7 projets retenus dans le cadre du FRHE 2020. Parmi eux : AVOMA dont l’objectif est de concevoir des jeux sur tablettes numériques afin d’enrichir le vocabulaire des enfants de 3e maternelle. Nous avons rencontré son promoteur, Jean-Paul Vandenberghe. Enseignant à la Haute École en Hainaut, il a décidé de se lancer dans la grande aventure de la recherche. 

Plus de 145.000 euros et deux ans : c’est le budget et le temps dont Jean-Paul Vandenberghe dispose désormais pour faire aboutir AVOMA. Ce projet est l’une des 7 propositions retenues dans le cadre du premier appel FRHE. Une belle surprise pour son promoteur, enseignant en technique d’expression orale et écrite pour les étudiants éducateurs de la Haute École en Hainaut. « Quand j’ai appris la nouvelle, j’étais heureux, évidemment, mais aussi fier d’avoir pu aboutir à ce résultat », se remémore-t-il. 

Pour ce licencié en philologie romane, il s’agit d’une première, puisque jamais auparavant il n’avait déposé une proposition de projet. « J’avais déjà une expérience en recherche, mais c’était en interne », nous explique-t-il. « Il y a trois ans, j’ai travaillé sur le rappel de récit en maternelle. Il s’agissait de vérifier si les enfants se rappelaient mieux d’une histoire quand ils avaient vu un album avec les images ou seulement en entendant le texte. Finalement, le résultat était pratiquement identique ».

Un premier pas dans l’univers de la recherche qui lui donne envie de continuer. « Ce qui m’a plu, c’est le contact avec les élèves, les institutrices, avec le terrain. Quand je suis rentré dans la classe pour présenter mes résultats, un mot était écrit sur le tableau « Vocabulaire » ». Un signe ? Toujours est-il que ce papa remarque que son jeune garçon de 5 ans est particulièrement attiré par les jeux disponibles sur tablettes. C’est ainsi que de fil en aiguille, l’idée de conjuguer les outils numériques avec l’apprentissage du vocabulaire commence à lui trotter dans la tête. Les prémisses d’AVOMA étaient nées... « C’était une période assez intense où je ne pensais qu’à cela. J’avais des idées de jeux pour apprendre le vocabulaire, mais c’était encore très vague. C’est à ce moment-là que l’appel FRHE est tombé… »

Accompagné par SynHERA dans ses démarches

Grâce aux conseillers scientifiques de SynHERA qui relisent son dossier et l’aident à peaufiner son projet, Jean-Paul Vandenberghe est finalement parvenu à déposer sa proposition dans les délais impartis. « Sans SynHERA, le dossier n’aurait pas été aussi bien ficelé. Honnêtement, cette structure m’a vraiment aidé », indique-t-il.  Et maintenant que la bonne nouvelle est tombée, il sait que son travail n’a pas été vain, AVOMA pourra bel et bien voir le jour. 

Si la recherche sera lancée en septembre 2020, la première étape sera d’engager un informaticien-chercheur pour mettre au point la base de l’application et créer au moins  deux jeux opérationnels. De cette manière, durant la deuxième partie de l’année scolaire, de janvier à juin, cet enseignant-chercheur pourra commencer les prétests. L’année suivante sera, elle, consacrée à une expérimentation plus complète en classe maternelle.  Les élèves pourront découvrir différents jeux, comme le « memory », un jeu de cartes bien connu qui sera spécialement conçu de manière à apprendre de nouveaux mots de vocabulaire. Une réelle opportunité pour ces enfants et leurs instituteurs d’utiliser un tout nouvel outil ludique et pédagogique. 

Un impact sur les étudiants

« Le plus gros avantage lorsqu’on fait de la recherche, ce sont les répercussions sur l’enseignement », nous explique Jean-Paul Vandenberghe. Tout d’abord, l’enseignant doit faire des recherches sur les différentes théories, et enrichit, de cette manière, ses connaissances. Il pourra évidemment transmettre celles-ci à ses étudiants. Ensuite, ce qui est expérimenté sur le terrain va pouvoir être réinvesti durant les cours. « Un autre impact, non négligeable, est que le regard des étudiants change lorsqu’ils savent que l’on fait de la recherche. Cela donne un surcroît de légitimité. Ils savent qu’on a pratiqué dans les classes de maternelle, qu’on est allé sur le terrain ».

 
 
 

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